Hypnose à Paris

Hypnothérapeute - Thérapie énérgétique
Pascal Brouard

La place des pleurs dans une thérapie

En sa qualité d’hypnothérapeute, l’auteur doit souvent faire face aux pleurs, aux larmes du patient. Comportement selon lui proprement humain, le phénomène des larmes reste encore assez mystérieux, bien que l’on puisse scientifiquement en donner la composition chimique, les associer aux émotions fortes, leur reconnaître un pouvoir antalgique ainsi que leur rôle cognitif. L’auteur se propose donc d’aborder le sujet sous tous ces angles.

Au commencement était le pleur…

Les pleurs sont l’une des premières expériences de la vie de l’être humain : naître ne se fait pas sans douleur, physique et émotionnelle. Sortir d’un milieu aquatique, chaud et enveloppant, connu et réconfortant, pour se retrouver nu dans l’espace « vide », froid et inconnu, enclenche la réaction naturelle des pleurs qui permet le déploiement des poumons du nouveau-né. Les cordes vocales se libèrent et les larmes arrivent : pleurer est pour ce nouveau-né une réaction vitale.

Le bébé n’a qu’une manière de communiquer : en pleurant. Il pleure d’ailleurs de différentes façons selon le message qu’il veut transmettre, selon son besoin du moment. La faim, la douleur, l’envie de dormir, la peur, la détresse – le bébé ne pleure pas sans raison et les parents savent instinctivement décrypter les pleurs de leur enfant, comme tous les mammifères comprennent le sens des cris propres à leur espèce.

En grandissant et en apprenant à parler, l’enfant utilise moins les pleurs comme un « langage » de communication. Les larmes deviennent l’expression de ses émotions, tout en conservant toutefois la fonction cognitive de provoquer l’empathie et donc la réaction de son entourage. L’enfant en prend conscience assez tôt, et utilise ce moyen des pleurs pour forcer l’empathie des adultes et manipuler plus ou moins consciemment leurs réactions à ses demandes.

Moyen d’exprimer ses émotions, ainsi que sa douleur physique, les pleurs sont très présents dans la vie de l’enfant. Il y recourt certes de moins en moins à mesure qu’il grandit, mais l’adolescent pleure encore pour les mêmes raisons, ainsi que l’adulte, bien que de manière plus discrète et moins fréquente.

Après ce rappel sur la présence et la fréquence des larmes dans la vie humaine, l’auteur aborde leur composition chimique.

Les larmes ont, chez les humains comme chez les animaux, un rôle de protection de la cornée en y déposant un film lacrymal humide et nourrissant, repoussant de surcroît les agressions extérieures tels les bactéries, les produits chimiques ou les petits corps étrangers (acariens, poussières). Les larmes permettent de garder le milieu oculaire propre. Mais l’être humain a ceci de spécifique qu’il a développé au cours de son évolution une corrélation entre son système limbique (dont le rôle est essentiel dans la mémoire et les réactions comportementales d’ordre alimentaire, sexuel ou social) et les glandes lacrymales. Cette connexion fait des pleurs humains un phénomène particulier : on a des larmes basales (celles qui servent à lubrifier l’œil en permanence), les larmes réflexes (celles qui sont sécrétées automatiquement pour rejeter un corps étranger ou une substance volatile agressive), et les larmes psychiques (qui varient en fonction de l’émotion ressentie).

La photographe Rose-Lynn Fisher s’est intéressée aux larmes et a produit de nombreuses photos de larmes vues au microscope, toutes aussi différentes les unes que les autres selon la cause des larmes

Quelques exemples :

D’un point de vue chimique, on sait aujourd’hui que les larmes psychiques (larmes d’émotions) sont composées de plus de protéines que les autres larmes. Ces pleurs d’émotions jouent leur rôle dans le système nerveux, celui de diffuser des antalgiques naturels afin de l’apaiser. On comprend donc pourquoi la douleur provoque les pleurs puisqu’ils viennent la calmer. Et l’on comprend aussi la fatigue physique et mentale que l’on ressent après des pleurs émotionnels.

L’auteur nous propose ensuite de considérer les pleurs sous l’angle social.

Depuis toujours et partout, les pleurs ont leur place dans la société. On pense alors aux pleureuses professionnelles que l’engageait pour suivre le cercueil lors d’un enterrement, afin d’afficher le rang social de la famille en deuil et de montrer l’importance du défunt. Ces pleureuses se retrouvent dans de nombreuses cultures.

Comme on l’a précédemment vu, les pleurs sont également le moyen naturellement et instinctivement choisi par l’être humain, quel que soit son âge, pour signifier sa détresse ou son besoin d’aide. Immédiatement identifié et reconnu, ce signal se passe de mots, est donc universel et provoque instantanément la réaction de l’entourage (proche ou inconnu).

L’auteur mentionne ensuite certaines études qui auraient montré que les pleurs sont pour l’individu humain une manière visuelle d’exprimer sa soumission et que ce signe ne serait reconnu comme tel que par d’autres humains. Autrement dit, pleurer serait l’expression visuelle de sa vulnérabilité et/ou de sa soumission (cela expliquerait pourquoi les hommes en particulier n’aiment pas pleurer en public) et ce signal ne serait adressé qu’à ses congénères et non à ses prédateurs. Pleurer fait partie du langage non verbal universel, dans notre culture occidentale comme ailleurs, et, chez nous comme partout, cette expression est immédiatement identifiable par l’ensemble des individus humains, quel que soit le message transmis.

L’article propose alors une explication sur le processus physique des pleurs

Voici les effets positifs des pleurs sur l’organisme :

  • Lors des pleurs survient une contraction de la gorge (« globe hystérique ») afin de faciliter le passage de l’oxygène du larynx aux poumons.
  • Dans les larmes d’émotions, on trouve des hormones du stress, comme si les larmes permettaient d’évacuer les tentions nerveuses. Mais les larmes contiennent également des endorphines, hormones de bien-être, afin de ramener du calme.
  • La production de larmes s’accompagne de la production d’hormones antalgiques dans l’organisme.

Voici maintenant les effets négatifs des pleurs sur l’organisme :

  • Des pleurs trop fréquents peuvent être un facteur aggravant sur l’humeur. Pleurer n’est donc pas la solution absolue pour réguler les émotions.
  • Des pleurs trop fréquents pourraient entraîner une baisse de la testostérone.

Selon l’auteur, de trop nombreux thérapeutes associent invariablement le phénomène de l’abréaction, la décharge émotionnelle qui accompagne un affect jusque-là refoulé en raison de son caractère pénible et qui remonte à la surface de la conscience, avec les larmes. Or, il rappelle que Freud, qui a développé avec Breuer ce concept d’abréaction à la fin du XIXe siècle, et qui au début déclenchait cette manifestation par l’hypnose, a finalement choisi d’y renoncer. La décharge émotionnelle provoquée entraîne certes une libération du traumatisme par l’expression de l’émotion qui n’a pas pu se manifester au moment de l’événement. Mais Freud finit par abandonner l’hypnose et donc l’abréaction, pensant que cette technique pouvait déplacer la problématique au lieu de la résoudre. Il lui préfère alors l’expression verbale au moyen de la méthode psychanalytique qu’il commence ainsi à développer.

L’auteur s’interroge donc : faut-il pleurer lors d’une thérapie sous hypnose ?

Les avis professionnels sont partagés. D’un côté, on trouve des hypnothérapeutes qui jugent le processus d’abréaction indispensable pour un traitement efficace et pour provoquer un réel changement. Ces praticiens cherchent donc à provoquer les pleurs au cours de la transe hypnotique du patient. De l’autre côté, il y a ceux pour qui les larmes ne sont ni indispensables ni même nécessaires.

Avant de donner son avis sur la question, l’auteur analyse les deux types de pleurs qui peuvent intervenir au moment d’une séance d’hypnose. Il distingue en effet les pleurs qui surviennent pendant l’entretien avec le praticien des pleurs produits par l’état émotionnel qui remonte lors de la transe.

Un patient qui procède à son anamnèse (récit de la pathologie, de son historique et de ses circonstances) est de manière très courante appelé à pleurer dans le cabinet. Le fait d’évoquer sa douleur, ses difficultés, le fait de revenir sur les circonstances qui ont provoqué sa maladie, le fait de détailler la réaction de son entourage n’est pas dénué d’émotions pour le patient. Même si la crise de larmes peut être brève et légère, la parole ramène forcément aux souffrances engendrées par la problématique et le patient se sait assez en sécurité dans le cabinet pour se laisser aller aux pleurs. Ces pleurs (larmes, spasmes de sanglots, gorge nouée, nez qui coule) sont non seulement classiques dans ce genre de situation, mais aussi tout à fait normaux à cette étape initiale de la thérapie.

Les pleurs qui surviennent pendant la transe hypnotique sont d’un autre ordre. Les larmes coulent de manière passive, le patient ne manifeste pas ou très peu de spasmes de sanglots, de gorge nouée, de sensations physiques liées aux pleurs courants. On comprend facilement que le sujet, qui est alors dans un état modifié de conscience, n’est plus vraiment « dans son corps », et cette distanciation ne lui permet pas de ressentir son émotion corporellement. La transe est un état qui ne répond pas aux mêmes lois que l’état de veille normal, et les manifestations physiques qui en découlent ne suivent donc pas les mêmes codes.

Alors, pleurer ou ne pas pleurer en état de transe hypnotique ?

L’auteur explique qu’il laisse en quelque sorte le choix au patient. Il n’induit pas l’obligation de pleurer dans son discours hypnotique, il en suggère la possibilité, en donne la permission si et seulement si le patient estime, dans son inconscient, que cela lui sera bénéfique, que cela soulagerait sa souffrance. C’est une technique de permissivité toute éricksonienne. (Il rappelle que Milton Erickson utilisait cette technique de permissivité dans ses thérapies et dans son discours thérapeutique.)

Aussi l’auteur choisit-il de laisser le choix au patient en lui donnant la permission de pleurer ou non durant la transe. Dans certains cas, les larmes peuvent s’avérer salutaires (lorsque l’émotion est contenue, la laisser s’écouler apporte un soulagement), mais dans d’autres, elles peuvent être délétères. C’est en fonction de la personne et de son cas qu’il utilisera ou non les pleurs dans sa stratégie thérapeutique.

Par exemple, un patient qui vit un deuil difficile ou qui traverse une période de vie particulièrement douloureuse trouvera probablement du soulagement dans le processus des pleurs. La sortie de transe sera alors vécue comme une délivrance émotionnelle, sur laquelle le patient cherchera à mettre des mots, et l’on retiendra surtout qu’il aura vécu cette transe comme une sorte de nettoyage, avec l’impression d’avoir « évacué » du négatif.

Mais on trouve également des cas dans lesquels le patient aura totalement oublié ses pleurs (ou qui manifesteront un doute à cet égard) une fois la séance terminée, et d’autres cas encore où les larmes surviennent sans raison, sans lien avec le contexte de l’événement revisité pendant la transe.

Ainsi, l’auteur conclut en soulignant la puissance du processus des pleurs et de leur rôle dans une thérapie. C’est au thérapeute de s’adapter au cas par cas afin de juger nécessaire ou non le recours aux larmes au moment de la transe.

Video sur le pourquoi des pleurs des enfants

Pascal Brouard, hypnothérapeute et énergéticien à Paris

Psychanalyste lacanien, spécialiste en hypnose Ericksonienne et en thérapie énergétique, je fus, à mes débuts, adhérent à l’ISH/Société Internationale d’Hypnose. J’ai plus tard mis au point ma propre technique d’hypnose conversationnelle. J’ai notamment perfectionné ma méthode en suivant régulierement des formations et des ateliers en petit comité de professionnels.

Outre la pratique de l’hypnose ericksonienne mélangée à l’énergétique, à Paris et à Angers, je propose des séances destinées à soulager les douleurs, à contrôler et à se débarrasser des mauvaises habitudes, à gérer les émotions en cas de deuil, de stress, burn out, d’accident, etc.

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