Hypnose à Paris

Hypnothérapeute - Thérapie énérgétique
Pascal Brouard

Inductions hypnotiques selon les courants d’hypnose

Cet article nous propose de voir quelques exemples d’induction hypnotique selon chaque grande forme principale d’hypnose : hypnose éricksonienne, nouvelle hypnose, hypnose humaniste et autohypnose. Il ne s’agit que d’exemples d’induction, aucunement de règles impératives, et l’article ne traite pas du discours hypnotique au cours de la transe (où se joue la plus importante part du travail). De plus, on rappelle que la phase d’induction hypnotique repose sur l’improvisation de la part du praticien, et de son adaptation au cas du patient, selon là où il en est dans sa thérapie et dans sa vie en général. Cet article vise donc à présenter des exemples parmi d’autres sans rechercher d’exhaustivité, et le travail hypnotique ne se limite pas à ces échantillons qui n’ont pas non plus vocation à servir de modèles thérapeutiques.

Exemple d’induction hypnotique en hypnose classique

Quand on parle d’hypnose classique, on parle des techniques qui ont inspiré tous les courants d’hypnose. Erickson a certes développé sa propre pratique, mais il a conservé toute sa vie les bases de l’hypnose selon James Braid et le Pr Bernheim, tel que par exemple le regard fixe, dont il ne fait pourtant pas mention dans ses ouvrages d’hypnose.

L’autoritarisme en hypnose est un cliché assez répandu (pensez au « Dormez, je le veux » !), et il est vrai que les premiers hypnothérapeutes avaient une image assez sévère. Mais même au XIXe siècle, les praticiens étaient suffisamment sensibles pour aborder leur discipline avec humanisme et douceur, et l’hypnothérapeute actuel utilise régulièrement des techniques issues de l’héritage des hypnothérapeutes classiques. Ainsi, c’est Mesmer en 1750 qui conseillait au praticien de s’accorder avec le patient. C’est James Braid (fondateur de l’hypnose) qui prônait en 1841 une première phase de focalisation de l’attention au début de toute induction. Ce sont les débuts de l’hypnose qui nous ont laissé les techniques de suggestions et métaphores pour activer les mécanismes inconscients. Plus récemment, les années 70 ont transmis l’art des suggestions directes camouflées, mais on trouvait déjà celui des suggestions indirectes chez Braid en 1843. Les « rêves éveillés » ont été utilisés par Robert Desoille dans les années 30-40, le signaling était présent dans la pratique de Cheek et Lecron à la fin des années 60, les régressions ont été mises au point par Pierre Janet dans les années 20, etc., etc. De nombreux exemples qui montrent bien que l’hypnose classique n’est pas morte ! Et l’auteur de préciser qu’il conviendrait mieux de parler d’hypnose tout court plutôt que d’hypnose « classique »… Toutes les autres formes d’hypnose – l’hypnose de spectacle, l’hypnose éricksonienne, la nouvelle hypnose, l’hypnose humaniste – ne sont que des variantes de cette hypnose de base.

L’auteur précise qu’il choisit un langage simple et direct pour cet exemple d’induction hypnotique, dans le but de guider le patient vers les phénomènes hypnotiques les plus adaptés à la thérapie (les métaphores). Le recours à l’hypnose classique se fera dans la douceur et non dans l’autorité, sans les humiliations et mises en situation embarrassante utilisées parfois pour le spectacle, et l’autonomie du patient sera toujours respectée. On utilisera également des phénomènes hypnotiques particuliers, mais traditionnels, comme le test des mains serrées qui pourra manifester le degré, la force à laquelle un patient tient à ses rêves par exemple ; ou qui pourra faire office de métaphore thérapeutique d’une force irrésistible contre laquelle on ne peut pas lutter ; ou encore, ces mains serrées pourront symboliser la puissance intérieure qui se développe, la création irrépressible d’une entité plus pure et meilleure. De là, le fait de relâcher et rouvrir les mains sera interprété dans son symbole comme une libération, la naissance d’une personne nouvelle.

On voit donc bien ici qu’il n’y a pas de relation d’autorité entre le praticien et le patient comme dans l’hypnose classique, encore moins de spectacle. On utilise juste l’hypnose comme moyen thérapeutique, ainsi que le font tous les hypnothérapeutes depuis bientôt 200 ans.

L’auteur en vient alors à l’exemple d’induction d’hypnose classique selon Dave Elman (1964), qui demande au patient de serrer ses mains devant lui, et d’écouter… (citons) :

 « Prenez une grande et profonde respiration, remplissez bien vos poumons et tenez l’air pendant une seconde… Maintenant, soufflez et fermez les yeux… Et laissez-vous détendre… Débarrassez-vous des tensions superficielles de votre corps et laissez les épaules se détendre. C’est bien de vous détendre aujourd’hui. Posez maintenant votre conscience sur vos paupières. Vous savez que vous pouvez admirablement bien détendre ces yeux. Vous savez que vous pouvez détendre ces yeux tellement profondément, cela aussi longtemps que vous choisissez de garder cette relaxation, et les paupières ne fonctionneront simplement plus… Et quand vous savez que vous avez fait ça, gardez toujours cette relaxation et faites un bon essai : assurez-vous qu’elles ne fonctionnent pas… Et remarquez comme elles se sentent bien. Testez-les vraiment… c’est OK. (pause) C’est bien. Arrêtez d’essayer et laissez-vous bien détendre… encore plus. La qualité de relaxation que vous avez créée dans vos yeux est la qualité de la relaxation que j’aimerais que vous laissiez aller dans tout votre corps. Prenez donc cette relaxation et apportez-la jusqu’au-dessus de votre tête… Et envoyez-la vers le bas de votre corps, du dessus de la tête au bout de vos orteils. Laissez aller chaque muscle… Laissez aller chaque nerf. Laissez aller chaque fibre… Et laissez-vous dériver beaucoup… plus… profond… détendu. Voilà, vous l’avez ! Approfondissons maintenant vraiment cet état. Dans un moment, je vous demanderai d’ouvrir et refermer vos yeux. Quand vous fermerez les yeux, envoyez une vague de relaxation par votre corps, tellement rapidement que vous permettrez ainsi à la part physique de vous-même de se détendre… Dix fois plus profond. Voulez-le et vous l’aurez. Laissez vos yeux s’ouvrir… et fermez les yeux… Et vraiment… laissez aller. Sentez votre corps se détendre, encore davantage. Vous le faites très bien. Dans un moment, je vous demanderai encore d’ouvrir et fermer les yeux. Au moment où vous fermerez les yeux, doublez cette relaxation physique ! Laissez-la vraiment se développer en vous deux fois plus profondément. Laissez vos yeux s’ouvrir… et se refermer… Plus profond… Plus profond… Détendu. Dans un moment, nous le ferons une fois de plus… Et remarquez à quel point cela se fera tout seul pendant que vous apprenez à quel point tout cela est simple… Doublez-la au minimum. Très bien : laissez les yeux s’ouvrir… et se refermer (— —) et laissez vraiment aller. C’est bien. C’est bien. Dans un moment, je vais soulever votre bras droit et le laisser tomber. Ne m’aidez pas à soulever ce bras… Et, quand il retombera, remarquez juste combien votre corps peut se détendre encore très facilement davantage (laisser tomber le bras). Parfait. Complètement en bas. Très bien. Maintenant le corps est vraiment détendu (— —) alors, laissons l’esprit se détendre ; c’est vraiment ce que nous voulons faire. Quand votre esprit sera détendu, vous pourrez vraiment réaliser tout ce que vous pourrez imaginer, dans certaines limites, naturellement. »

Une fois le patient installé dans sa transe hypnotique, on poursuit la séance avec la vraie phase thérapeutique : des suggestions directes ou indirectes, des métaphores, techniques dont James Braid inaugure l’usage en 1843, ou des protocoles plus modernes de coaching. On peut conseiller aux débutants en hypnose l’induction par « apposition d’opposés », comme la mise en regard symbolique de l’impression de lourdeur et de légèreté avec la sensation d’agréable ou de désagréable : cela induit chez le sujet une catalepsie ou une lévitation de la main, et l’on suggère au patient que cet état est lié à quelque chose d’agréable, de positif. Puis on procède au phénomène inverse : l’autre main devient par suggestion lourde et pesante, et l’on présente cette impression comme désagréable, quelque chose qu’il faut laisser partir, dont il faut se débarrasser, à l’aide de l’autre main, légère et positive. D’une voix sombre, sur un ton descendant, Elman prononce ceci :

« Et tous les souvenirs… désagréables… …se mettent à glisser dans le bras gauche… le bras du cœur… des émotions… et des choses du passé… Tout ce qui est lourd… lourd à porter… glisse… dans tout le bras… jusqu’à la main… lourde… de plus en plus lourde… au fur et à mesure que s’accumule… tout ce qui est noir… lourd et triste… Comme une huile grasse… sombre… qui s’écoule lentement… vers le bas… Comme d’avoir trempé les doigts dans l’huile… et que ça alourdit tellement ce bras… tellement lourd… …lourd… »

On voit alors le corps du patient s’incliner vers la gauche, comme entraîné par le poids de la main. Il poursuit, avec une voix plus enjouée, plus crescendo :

« Comme ça… et ça permet à tout ça de s’écouler… de sortir de vous… Et l’autre main… droite… celle de l’avenir et des projets à réaliser… va aller chercher de la lumière… pour contrebalancer l’autre main… et équilibrer le corps… »

Il prend alors la main et la met à mi-hauteur, en équilibre :

« Voilà… un nouvel équilibre… plus léger… et la main va s’élever vers la lumière… comme un tournesol, qui cherche le soleil. »

On constate que la main reste en position quand on la lâche. Elman poursuit en adaptant sa voix et son ton au contenu du discours hypnotique, en touchant doucement la main, l’épaule quand nécessaire, pour imprimer le discours dans le corps du patient :

« C’est très très bien… Et vous sentez comme la main continue de s’élever toute seule… et la lumière qu’elle capte redescend dans le corps pour aider l’huile noire, épaisse… à s’en aller… à glisser… à glisser complètement… et tomber par terre… et le bras gauche… le cœur… s’emplit de lumière… »

Cette transe hypnotique a pour effet de transférer la lumière de la main légère à la main lourde, qui perd sa lourdeur, et finit par s’élever et rejoindre la main positive quand la noirceur, les soucis qui l’appesantissaient sont évacués.

La séance est courte, efficace, ne nécessite aucun langage compliqué que l’on trouve dans la nouvelle hypnose, aucun sous-entendu comme dans l’hypnose éricksonienne. Le sujet est parfaitement dissocié et consentant, ne montre aucune résistance comme cela arrive dans l’hypnose humaniste. Nous assistons à une séance d’hypnose non spécifique, comme on la pratiquait au début et comme on la pratique encore aujourd’hui même si on l’appelle encore « classique » ! Car l’hypnose dite classique est de l’hypnose tout court, sous sa forme la plus simple, la plus facile à mettre en œuvre pour commencer, et tout aussi efficace que les courants qui l’ont suivie.

Exemple d’induction hypnotique en hypnose éricksonienne

L’auteur rappelle en quelques mots que l’hypnose éricksonienne, du nom de son fondateur américain Milton H. Erickson (1901-1980), a plusieurs visages. Tantôt douce et empathique, tantôt plus dirigiste et sévère, on la dit vague, maligne, en fait « stratégique », qui sait emmener là où elle veut aller. Elle est aussi « utilisationnelle », selon le néologisme de l’auteur de l’article, par lequel il veut signifier que cette hypnose sait faire usage de ce que le patient manifeste, physiquement ou psychologiquement, comme autant d’outils dont le praticien peut se servir au cours de la thérapie dans l’intérêt du mieux-être du patient lui-même.

L’hypnose éricksonienne s’appuie sur les bases techniques fournies par l’hypnose classique. Elle introduit néanmoins de la nouveauté par certaines pirouettes de langage, moins accessibles. Elle demande un certain temps d’étude et de pratique avant d’être maîtrisée par le praticien, mais cela lui vaut de pouvoir être utilisée sur tous les patients, contrairement à l’hypnose classique qui laisse la possibilité au patient, du fait du discours hypnotique simple et compréhensible, de résister à la transe ou au contenu du discours. Ici, en hypnose éricksonienne, le praticien maîtrise certaines ruses de langage propre à ce courant, certains biais qui rendent le discours assez perméable à la compréhension du sujet, lequel se trouve alors entraîné dans la transe sans avoir même l’idée de s’y opposer. Bien entendu, la pratique de l’hypnose éricksonienne n’a qu’un objectif thérapeutique, elle ne se veut pas spectaculaire devant public.

En ce qui concerne l’induction proprement dite, elle peut être formelle, c’est-à-dire annoncée, préparée, avec le feu vert du patient, ou bien elle peut se faire sur le mode de la conversation et passer ainsi inaperçue du patient. Dans les deux cas, l’induction hypnotique conduit à un même état modifié de conscience. Elle peut également entraîner un état d’hypnose non reconnaissable en tant que tel, et on parle alors de « communication hypnotique », c’est-à-dire qu’il n’y a pas de transe à proprement parler, mais on a tout de même recours à certaines techniques de langage propres à l’hypnose et qui ont leur effet sur le patient : pensez au langage utilisé en publicité, en politique… Il n’est pas question d’utiliser la « communication hypnotique » en hypnothérapie, mais le langage qui sert en hypnose éricksonienne fait souvent usage de la confusion, ce qui permet à la conscience de céder la place à l’inconscient, d’ouvrir les portes vers l’inconscient, et donc de permettre la communication avec le plus profond. L’hypnose éricksonienne maîtrise également l’humour, les suggestions indirectes et cachées, ainsi qu’un large éventail d’outils de communication hypnotique ayant pour but d’atteindre les niveaux les plus profonds chez le patient, sans qu’il le sache.

La mise en place de la transe hypnotique chez le patient se fait de manière tellement insensible, tellement détournée, qu’on ne sait pas forcément quand elle commence. Les inductions en hypnose éricksonienne peuvent ainsi passer pour des « analgésies » (d’après l’auteur), et peuvent sembler vraiment curieuses tant elles sont discrètes, comme lors d’une induction conversationnelle. Vu de l’extérieur, il n’y a pas eu d’induction, seulement une discussion avec le patient… Lequel présentera pourtant bien tous les signes d’une transe hypnotique, et laissera se produire tous les phénomènes de l’hypnose.

Dans ces conditions, il est difficile de donner un exemple d’induction hypnotique éricksonienne puisqu’il n’existe pas de modèle ou de procédure générale, contrairement aux protocoles que l’on retrouve dans l’hypnose classique ou la nouvelle hypnose. Tout repose ici en fait sur l’improvisation par le thérapeute qui s’adapte au patient, qui agit donc au cas par cas selon l’expérience du patient et selon là où il en est dans sa vie à l’instant T, et qui ne réutilisera vraisemblablement plus jamais cette induction. Le seul point commun entre toutes les inductions éricksoniennes sera le langage utilisé, spécifique dans sa terminologie.

Il est encore plus difficile de donner un exemple d’induction hypnotique éricksonienne dans la mesure où Erickson lui-même n’a eu de cesse, dans toute sa pratique au cours de sa vie, de modifier sa manière de faire ! Il a enfin commencé avec l’hypnose classique pour doucement dériver vers une façon de parler particulière, pleine de sous-entendus, de redites, de métaphores, retenue aujourd’hui par les hypnothérapeutes.

On peut toutefois isoler quelques exemples d’inductions hypnotiques éricksoniennes selon les étapes de sa vie professionnelle.

Exemple d’induction par création d’un phénomène hypnotique, par Erickson en 1923 :

« Je veux que vous vous mettiez à l’aise sur votre chaise et que vous vous détendiez. Maintenant que vous êtes assis, posez vos deux mains à plat sur vos cuisses. Exactement comme cela. Vous allez surveiller vos mains, et vous remarquerez que vous pouvez les observer attentivement. Ce que vous allez faire, c’est vous détendre. Vous remarquerez alors que certaines choses se produisent au cours de votre relaxation. Elles se sont toujours produites pendant que vous vous détendiez, mais vous ne les avez pas si bien remarquées auparavant. Je vais vous les signaler. Je voudrais que vous vous concentriez sur toutes les sensations et impressions que vous ressentirez dans vos mains, quelles qu’elles soient. Peut-être sentirez-vous la lourdeur de votre main posée sur votre cuisse, ou aurez-vous la sensation d’une pression. Peut-être sentirez-vous l’étoffe de vos pantalons contre la paume de votre main, ou la chaleur de votre main sur votre cuisse. Les sensations que vous éprouverez, je veux que vous les observiez. Peut-être ressentirez-vous une sorte de démangeaison. Peu importe les sensations que vous éprouverez, je veux que vous les observiez. Regardez toujours votre main, et vous remarquerez comme elle est tranquille, comme elle reste dans la même position. Il y a des mouvements en elle, mais ils ne sont pas encore perceptibles. Je veux que vous gardiez les yeux sur votre main. Votre attention peut se détourner de la main, mais elle reviendra toujours sur la main, et vous gardez les yeux fixés sur la main et vous vous demandez quand les mouvements qui se trouvent en elle vont devenir visibles. Il sera intéressant de voir lequel de vos doigts va bouger le premier. Ce sera peut-être le majeur, ou l’index, ou l’annulaire, ou l’auriculaire, ou le pouce. L’un de vos doigts va tressaillir ou bouger. Vous ne savez pas exactement quand, ni à quelle main. Regardez toujours bien et vous allez remarquer d’abord un léger tressaillement, peut-être à la main droite. Tenez, le pouce tressaille et bouge. Au début du mouvement, vous remarquerez une chose intéressante. Les espaces compris entre les doigts s’élargissent très lentement, les doigts s’écartent très lentement, et vous noterez que les espaces s’élargissent de plus en plus. Ils vont s’écarter lentement ; les doigts s’écartent de plus en plus, de plus en plus, de plus en plus, exactement comme ça. Tandis que les doigts s’écarteront, vous remarquerez que bientôt les doigts voudront se dresser en formant un arc au-dessus de la cuisse, comme s’ils voulaient se lever de plus en plus haut. Remarquez comme l’index se lève. En même temps, les autres doigts veulent le suivre, les voilà qui se dressent lentement. Pendant que les doigts se lèveront, vous allez ressentir une impression de légèreté dans la main, une sensation de légèreté, d’autant plus que les doigts se dressent en arc, et toute la main va se soulever et s’élever lentement, comme si c’était une plume, comme lorsqu’un ballon monte en l’air, monte, monte, en l’air, en l’air, en l’air, s’élève de plus en plus haut, de plus en plus haut, la main devient très légère. Quand vous regardez votre main se lever, vous remarquerez que le bras monte, monte en l’air, un peu plus haut, plus haut, plus haut, encore, encore, encore. Regardez toujours la main et le bras qui se dressent et, pendant ce temps, vous ne tarderez pas à sentir combien vos yeux sont devenus somnolents et fatigués. Tandis que votre bras continue à se lever, vous vous sentirez fatigué, détendu, et vous aurez envie de dormir, une grande envie de dormir. Vos yeux se feront lourds et peut-être que vos paupières voudront se fermer. Et pendant que votre bras se lèvera de plus en plus haut, vous voudrez vous sentir de plus en plus détendu, vous aurez de plus en plus sommeil, et vous voudrez éprouver un sentiment de paix et de détente en fermant vos yeux et en vous endormant. Votre bras se lève, encore, encore, et vous devenez très somnolent ; vos paupières se font lourdes, votre respiration devient lente et régulière. Respirez profondément – inspirez et expirez. »

Voici maintenant une double induction opérée par Milton Erickson et Jerome Fink en 1945 (ils parlent alternativement) :

« Endormez-vous profondément. Profondément, profondément endormi. Continuez de dormir. Vous pouvez même fermer les yeux et aller plus profondément, encore plus profondément. Continuez de dormir profondément et dormez profondément, très profondément, très profondément et très profondément. Pour vous permettre de vous endormir même plus profondément encore, vous devez bloquer tout sauf les voix du Dr Erickson et moi-même et vous. Allez plus profondément, progressivement plus profondément endormi. Continuez de dormir profondément, profondément. Facilement, profondément, profondément endormi. Allez même plus profond encore, plus profond, plus profond et protégez ce sommeil. Dormez simplement à votre façon, de manière à ce que vous puissiez accomplir tout ce que vous voulez accomplir. Et dormez paisiblement, dormez en toute confiance, très relaxé. Profondément, profondément endormi. Stabilisez ce sommeil. Continuez de dormir, plus profondément et encore plus profondément. Et continuez de dormir très profondément. Très profondément, profondément endormi. Nous allons écarter ce stylo afin que vous puissiez dormir même encore plus profondément et vous sentir plus confortable. Et nous allons écarter cette feuille afin que vous puissiez même dormir plus profondément. Et vous devez avoir une raison à vous endormir. Et vous allez répondre à cette raison d’une manière confortable. Et vous allez réellement dormir profondément afin que vous puissiez entendre seulement le Dr Fink et moi. Avec une vague compréhension que tout cela est bien et va continuer d’être bien. »

En 1958, une induction hypnotique de régression en âge (l’induction a été filmée) :

« …vous vous sentez aller en transe maintenant. Et je voudrais que vous vous sentiez dans une position différente, dans une position différente dans cette pièce que celle dans laquelle vous êtes maintenant. Et fermez les yeux, et dormez profondément, et sentez-vous dans une position différente dans cette pièce, comme si vous étiez assis de façon quelque peu différente. Et Gregory (Bateson) est toujours là-bas, en train d’actionner cela (la caméra), et je voudrais que vous vous sentiez aller de plus en plus profondément en transe. Je me demande ce que vous auriez envie de faire dans cet état de transe. Vous faisiez de la recherche, je crois, sur les primates. »

Le patient répond : « Hmm hmm ».

Erickson reprend : « Et je voudrais que vous pensiez à cela, et ensuite je voudrais que vous vous demandiez quel autre sujet pourrait se présenter, et je me demande si vous auriez envie de regarder par là, par là. Et je me demande quelle visualisation vous pourriez obtenir en regardant par là. Je me demande si vous pourriez voir un film ou une sorte d’écran. »

Le patient : « Je peux voir un écran, là-bas. »

Erickson : « Vous pouvez voir un écran. J’aimerais que vous voyiez une bande de statistiques sur cet écran, et j’aimerais que vous vous demandiez ce qu’elles représentent. Elles n’ont probablement pas d’intérêt particulier, et ensuite j’aimerais que vous voyiez quelque chose derrière ces statistiques. Quelque chose d’intéressant ; quelque chose d’agréable. C’est cela. Et commencez à voir quelque chose d’agréable et d’intéressant. Très agréable et très intéressant, qui implique du mouvement et de l’activité. C’est cela. Du mouvement et de l’activité – lesquels se transforment en quelque chose d’autre qui est moins plaisant, un peu désagréable. Et cela continue et je voudrais que vous me disiez quelles sensations ce mouvement vous donne. Qu’est-ce que ce mouvement vous semble être ? »

En 1961, Erickson procède à une démonstration publique d’une induction de transe profonde :

« Maintenant, écoutez-moi… Vous pouvez me regarder. Vous avez été dans un état de transe avant et vous le savez. Vous êtes un excellent sujet. Je vais vous suggérer quelque chose, pour vous. Vous pouvez dormir très facilement, aller dans la transe juste en fixant votre attention. Je pense que la meilleure façon pour vous d’apprendre à le faire et de le démontrer pour le public est la suivante : comme vous vous tenez là, je vais compter de 1 à 20. Je peux compter de 1 à 20 par 1 ou 2 par 2, par 4, 5, ou en dizaines. Au moment où je compterai 20, vous serez endormi. Quand je serai arrivé à 5, vous serez à un quart du sommeil. Quand j’arriverai à 10, vous serez à mi-chemin endormi. Quand j’arriverai à 15, vous serez au trois quarts du chemin endormi. Et quand j’atteindrai 20, vous serez pleinement endormi. Vous allez prendre une profonde respiration et aller ainsi, profondément endormi. Allez-vous vous asseoir, s’il vous plaît. Maintenant, regardez le public et soyez conscients d’eux, parce que je vais commencer à compter. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10 – à moitié endormi – 11, 12, 13, 14, 15, – aux trois quarts endormi – 16, 17, 18, 19, 20. Prenez une respiration profonde et entrez profondément, profondément endormi, de façon profonde, un profond sommeil, profond et profond sommeil. Continuez à dormir et profitez-en vraiment. Je veux que vous dormiez ce qui semble être un très, très long temps, et vous vous sentirez reposé et confortable, comme si vous aviez dormi pendant huit heures, et après je vous réveillerai… »

En 1976, Erickson reprend dans l’un de ses cours une induction conversationnelle qu’il avait pratiquée :

« Quelle sorte de transe voulez-vous ? … Combien de temps cela va-t-il vous prendre pour y entrer ? … Comment saurez-vous que vous êtes en train de commencer ? … Maintenant, pensez-vous vraiment que vous êtes encore complètement éveillé ? Dans quelle transe sentez-vous que vous êtes déjà ? … En combien de temps pensez-vous qu’elle va s’approfondir ? … Vous me ferez savoir quand elle sera assez profonde, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que vous aimeriez faire dans cette transe pendant qu’elle s’approfondit ? … Ou préférez-vous que ce soit une surprise ? … Bientôt ou un peu plus tard ? Est-ce que vous laisserez votre main bouger quand elle sera chaude ? … Et vous ne savez pas combien d’engourdissement vous aimerez garder après votre réveil, n’est-ce pas ? »

Erickson s’attache aux signaux, aux réactions de l’inconscient du patient, et cherche à provoquer leur amplification en les confirmant par son discours, ou bien en les produisant lui-même, jusqu’à ce que le patient les intègre lui-même.

Examinons à présent une induction éricksonienne moderne, par Robert Dilts, en 2000 :

« Asseyez-vous, je vous prie… »

Le praticien se synchronise avec le patient, émet quelques présuppositions sur des états de transe précédents, quelques suggestions adressées à l’inconscient, et installe peu à peu l’état de transe commun.

Par exemple : « Combien de temps cela vous prend-il habituellement pour entrer dans une transe confortablement profonde ? … Peut-être qu’aujourd’hui vous pourrez entrer en transe plus rapidement que d’habitude… car, bien sûr, il est important de ne pas entrer en transe trop rapidement, seulement à votre rythme… de sorte que vous puissiez vraiment apprécier cette sensation confortable de détente profonde. »

Pendant qu’il parle, l’hypnothérapeute examine attentivement le patient, cherchant des signes indiquant l’entrée en transe. Lorsqu’il les repère, il saisit un bras du patient et le positionne en catalepsie tout en plaçant son index devant les yeux de la personne en disant :

« Laissez-moi prendre ce bras… et laissez-le devenir plus lourd et plus relaxé… et fixez juste mon doigt… car quand je touche là… les yeux se ferment et les muscles se détendent tranquillement… et vous entrez en transe plus profondément encore. »

Le bras s’alourdit sous l’effet de la relaxation induite et les suggestions de bien-être émises par le thérapeute. La transe se fait plus profonde, le praticien appuie sur le front du patient avec son doigt, avec douceur, mais fermeté, et lâche son bras. Dans le cas où les yeux du patient ne sont pas fermés, il les ferme lentement.

L’article conclut sur les inductions hypnotiques de Milton Erickson en soulignant la proximité de leur approche avec l’hypnose classique, qui utilisait déjà les suggestions directes ou indirectes et les métaphores. Erickson cependant manœuvre avec habileté et ruse, afin d’obtenir les réactions du patient voulues. Sa pratique est une véritable stratégie. Bien qu’il n’eût recours à l’hypnose que dans un cas sur cinq, il poursuivit ses séances hors hypnose grâce aux prescriptions de tâche et obtenait son résultat thérapeutique.

Exemple d’induction hypnotique en nouvelle hypnose

Le terme de « nouvelle hypnose » apparaît en 1979 avec Daniel Araoz, sexothérapeute américain. Bernheim et Charcot se disputaient à l’époque sur la question de savoir si l’hypnose était un état pathologique ou un état naturel. Berheim, professeur de médecine et neurologue, affirmait que l’hypnose était une faculté naturelle, dont tout être vivant était doté. Il insistait également sur l’importance de la suggestion et l’utilisation technique de la parole, ce que reprend le courant de la nouvelle hypnose qui elle-même reprend certains outils de l’hypnose éricksonienne, ainsi que des outils issus de l’hypnose classique, y intégrant en outre des pratiques comme la PNL, les neurosciences, ou la sociologie. L’objectif actuel de cette forme thérapeutique vise le développement personnel, le coaching et une meilleure qualité de vie en général (tout ce qui est aujourd’hui demandé par le patient dans le cadre d’une thérapie, mais qui était, du temps d’Erickson, médecin psychiatre, totalement délaissé).

La nouvelle hypnose plonge donc dans des sources classiques en y ajoutant des compléments qui aujourd’hui semblent évidents et incontournables. C’est la raison pour laquelle on l’appelle également l’hypnose intégrative : l’hypnose qui fait siens tous les outils qui pourraient être utiles au patient !

Les pratiques de la nouvelle hypnose sont donc beaucoup moins médicales et formelles de celles de l’hypnose d’Erickson, qui restait somme toute très « classique », surtout à la fin de sa vie. L’auteur estime que, même si Erickson n’est pas mort depuis bien longtemps, il y a eu une telle évolution depuis que sa philosophie et sa manière de faire semblent aujourd’hui vieillottes et « dépassées ». En effet, il paraît inconcevable de nos jours de ne pas intégrer ce qu’on appelle le développement personnel dans toute pratique thérapeutique, de même qu’un praticien qui n’est pas dans l’empathie, qui impose au patient un protocole figé et intransigeant, voire un peu brutal, n’est plus ce que recherchent les personnes en quête de mieux-être en 2020. On se tourne à présent vers les coachs, et un hypnothérapeute qui ne saurait pas faire preuve de douceur dans ses séances ne recevrait certainement pas une patientèle très étendue… À la décharge d’Erickson, les temps ont changé et si aujourd’hui les valeurs se sont déplacées vers d’autres influenceurs, à son époque, le médecin, le maire, le curé et l’instituteur étaient les références de la communauté. La santé était aux mains du thérapeute et la confiance n’était qu’en lui. Alors remercions Erickson pour ce qu’il a apporté à la discipline de l’hypnose, mais ne nous forçons pas à être éricksoniens dans notre pratique de l’hypnose. Comme le disait Ernest Rossi, le plus ancien élève d’Erickson, Erickson a eu le mérite de préparer l’avènement de la nouvelle hypnose.

La nouvelle hypnose propose une véritable collaboration entre le thérapeute et son patient : pour la première fois, ce dernier a le droit de parler ! Erickson posait les questions et le patient n’avait de droit de parole que ses réponses aux questions du praticien. On se préoccupe aujourd’hui non seulement de la santé, qui reste l’élément central de la pratique hypnotique, mais on s’intéresse également à la qualité de vie. L’hypnose a donc bien dû adapter ses techniques à ces changements d’intérêt. Autant l’hypnose classique considérait la parole comme un « médicament » (Bernheim), et l’hypnose éricksonienne moderne utilisait la parole comme un moyen rusé pour amener le patient là où elle voulait qu’il aille et sans lui demander son avis, autant maintenant, avec l’hypnose nouvelle, nous sommes en présence d’une pratique qui demande au patient de collaborer. Erickson laissait croire au patient qu’il avait le choix, mais ce n’était qu’une fausse permission, une illusion, afin d’obtenir du patient une « soumission librement consentie ». La nouvelle hypnose va au contraire demander au patient de choisir un souvenir, de décrire un état possible, de donner son avis. Il y a donc une véritable discussion entre l’hypnothérapeute et le patient, le premier ne cherchant en aucune manière d’influencer le second, qui, de passif qu’il était avec Erickson, devient pleinement acteur de sa thérapie.

L’auteur affirme que bien des personnes intéressées par l’hypnose éricksonienne sont en fait à la recherche de la nouvelle hypnose. Bien qu’on parle plus souvent d’hypnose éricksonienne, la pratique et les techniques sont tout à la nouvelle hypnose, du fait de l’évolution de la société. Plus douce et plus éducative (l’hypnothérapeute explique, décrit, commente les phénomènes hypnotiques et les réactions du patient), la nouvelle hypnose répond mieux aux attentes du patient actuel. De plus, le praticien n’impose rien donc le patient reste autonome, encore plus dans la mesure où le praticien lui laisse l’entière responsabilité de sa santé, de ses choix de vie. Ce changement essentiel dans la pratique de l’hypnose, nous en sommes redevables à l’auteur de cet article au milieu des années 90. C’est lui qui a libéré la parole du patient et assoupli les protocoles thérapeutiques, ce qui a modifié considérablement l’image de l’hypnose auprès du public : elle est devenue plus humaine, plus abordable. On pourra lire son livre Hypnose, qui regroupe ses techniques. Pour bases : celles de l’hypnose classique et de l’hypnose éricksonienne (ce sont les mêmes !). Et puis, pour entrer dans la nouvelle hypnose, on ajoute de la douceur, du réconfort, de l’imagination, du jeu, on s’oriente vers le confort de vie, les besoins émotionnels, voire spirituels, on donne du sens à la vie.

Du coup, on se doute qu’il n’y a pas un modèle d’induction hypnotique en nouvelle hypnose, et que le lecteur ne doit pas se limiter aux exemples qui sont donnés dans cet article. On doit s’adapter à chaque patient, à son histoire et sa personnalité, on improvise et on laisse parler son intuition…

 « Bien. Je vais vous demander de fixer votre main… C’est ainsi que fonctionne l’hypnose : on commence par fixer un point, votre main, un objet dans la pièce… peu importe. Vous savez ce qu’est un ancrage ? C’est comme la musique qui passait lorsque vous avez rencontré l’homme (la femme) de votre vie. Maintenant, à chaque fois que vous entendez cette musique, c’est “ votre ” musique, la musique de votre rencontre… C’est un peu comme cette bonne odeur de gâteau, chez le boulanger, qui me rappelle la cuisine de ma grand-mère et les bonnes pâtisseries qu’elle me faisait… En fixant votre main, vous savez, tout cela va s’accrocher à vous, tant et si bien que, chaque jour, sans que vous le sachiez, cette main, elle va voleter comme d’habitude devant vos yeux, sans que vous y prêtiez attention… Et maintenant, elle réactivera, sans que vous ayez quoi que ce soit à faire, tout ce que vous allez inconsciemment déclencher de positif aujourd’hui… Cela s’entretiendra… et grandira dans votre vie… Alors, fixez juste cette main… Voyez ! Depuis que je vous parle, il y a déjà un doigt qui ne touche plus le tissu de votre pantalon… Vous l’avez vu quand il s’est soulevé ? Non ? Et il y a tellement d’autres choses comme ça qui changent sans qu’on le sache… Regardez mieux, voulez-vous ? Regardez bien la main… c’est imperceptible… D’abord, vous avez commencé à la fixer du regard et, vous avez bien entendu, je n’ai pas demandé à la main de bouger… et vous avez bien vu comme elle a mis longtemps à bouger… parce que pendant quelques minutes : plus rien ne bougeait ! C’est curieux, ça ? … Et je ne sais pas si vous savez ce que vous avez appris sans le savoir, là… En tous cas, je sais que votre esprit profond a appris quelque chose d’important… Vous voulez que je vous dise ? … Tous les petits mouvements nerveux, saccadés, parasites, qui secouaient tout le temps les doigts, avant… même quand vous dormez… il y avait tout le temps ça… et là, plus rien ! Tout est parti… Et vous ne vous êtes pas concentré – ce n’est pas une question de volonté, on ne peut pas guérir ou changer par la volonté – non, vous avez juste fixé la main… et tout est parti, tous les trucs parasites… toutes ces choses dont vous ne vouliez pas et qui avaient envahi insidieusement votre vie… Parties ! … Et maintenant, je vois un autre doigt encore qui découvre sa légèreté, comme si une part subtile de vous, profond en vous, a retrouvé – vous voyez ! Ça se fait tout seul… de plus en plus… C’est très très bien… très très bien… Et vous pouvez juste laisser les paupières se fermer confortablement tranquillement… maintenant… car on voit beaucoup mieux… dedans… les paupières fermées… Voilà, c’est bien comme ça… et découvrir en vous le chemin qui mène aussi bien plus profond encore en vous… Juste une faille, peut-être, une porte lumineuse dans l’obscurité sécurisante du rideau des paupières… Et votre esprit peut voyager vers cette lumière… pour aller apprendre comment [nommer l’objectif donné par la personne] alors que l’Inconscient continue par ailleurs son travail… De plus en plus tellement si légère… au fur et à mesure où l’Inconscient fait bien tout cela… complètement… en tenant compte de tout, et même de tout ce dont nous n’avons pas parlé… et peut-être précisément de cette chose importante, dont nous n’avons pas parlé… je le sais… et il le sait aussi… Et vous n’avez rien à faire pour que… la vie change… Juste… rejoindre cette lumière et… découvrir… ce qu’il y a là… Oui ? »

On laisse alors le patient exprimer les images, les émotions ressenties, les perceptions qu’il a, en quelques mots, puis la partie thérapeutique peut commencer.

Voici un autre exemple d’induction hypnotique en nouvelle hypnose :

« Je ne sais pas si vous avez remarqué comme votre corps est plus détendu, maintenant… et c’est bien comme ça… car vous pouvez profiter de ce moment pour retrouver toutes ces pensées… et laisser encore le regard se défocaliser… comme cela… tranquillement… et comme vous pouvez continuer d’entendre ma voix qui parle… vous n’êtes pas obligé d’écouter… parce qu’il y a une autre partie de vous qui écoute et comprend… ce qu’il y a à comprendre… et je me demande si cela signifie que vous, votre inconscient, êtes prêt à entrer tranquillement, et en toute sécurité, dans ce moment de détente… de rêve… et de liberté retrouvée… parce qu’alors, vous allez vous sentir plus détendu encore, tandis que vos yeux se ferment tranquillement… d’une bonne lourdeur reposante… voilà… comme ça… c’est bien… »

Prêtez attention aux suggestions dissimulées dans ce discours : « Tranquillement, ma voix parle à une autre partie de vous… et… vous entrez tranquillement dans ce moment de rêve… plus détendu… tranquillement… »

Poursuivons :

« Et comme vous pouvez continuer… à laisser grandir et s’approfondir ce bien-être et cette détente agréable… comme lorsque vous avez bien travaillé… ou après une longue marche en montagne… et que vous prenez plaisir à prendre un repos bien mérité… et à laisser le corps se ressourcer… vous pouvez rester attentif à ce qui se passe ici… comme vous pouvez laisser l’esprit s’envoler, et vous emmener dans un rêve, dans un rêve… dans un rêve… à la fois ici… et là-bas… pendant que votre inconscient fait exactement ce qui est nécessaire pour mettre en place les solutions… utiles… maintenant… et tout au long de ce bénéfique voyage intérieur… vous avez tout le temps du monde… et je vais continuer de vous accompagner, silencieusement… alors que s’installent tranquillement les parties de votre esprit… inconscient et conscient… qui vont maintenant découvrir, dans un moment… comment rassembler et mettre bien en place… votre vie de demain. »

Ici encore, des suggestions cachées : « Continuez !… Vous avez bien travaillé… Et prenez plaisir à laisser ici l’esprit s’envoler… dans un rêve… là-bas… Et les solutions bénéfiques s’installent dans votre vie de demain. »

 « Et vous pouvez laisser faire votre inconscient… cette facette profonde et cachée de vous-même… et parfois même, il survient alors des choses que l’on savait pouvoir ne pas faire et que l’on fait pourtant parfaitement bien… Des choses que vous avez en vous… sans même savoir comment vous avez appris à vous en servir… comme tout à l’heure… et même maintenant, peut-être… sans savoir du tout comment… vous laissez faire ça en vous… Des choses surprenantes… et agréables… Voilà !… et maintenant votre inconscient s’est occupé de tout cela… autant qu’il est possible de le faire maintenant… et comme tout cela commence à s’harmoniser… bien sûr, ce n’est que le tout début… et ces choses-là ont tellement de manières de se manifester… Comment pourrais-je savoir comment ?… votre inconscient fait cela pour vous maintenant… et pour tous les jours de votre vie… Et même vous, peut-être, vous ne savez pas encore comment… vous allez prendre plaisir à découvrir tout cela… Et quand votre esprit conscient sera d’accord pour reconnaître ce processus intérieur bénéfique… …et qu’il vous permettra de renouveler cette expérience deux à trois fois par jour… au moment le plus profitable… et je me demande si tout cela vous donne le plaisir et l’envie de vous étirer… de vous étendre… bien-être… et d’ouvrir les yeux, paisiblement complètement éveillé… frais et dispos. »

Suggestions cachées : « Voilà, tout cela est possible maintenant… … Cette expérience profitable donne envie de bien être complètement éveillée. »

C’est parce que la nouvelle hypnose francophone a assimilé des techniques simples de la PNL que l’hypnothérapeute peut intervenir dans l’induction. Les séances de nouvelle hypnose sont très souvent conduites sur le mode du coaching qui apporte des protocoles intéressants :

  • le protocole d’apprentissage rapide, physique ou psychologique, pour faire tomber les croyances limitantes personnelles dues à l’éducation, à un caractère timide, etc.,
  • le protocole de reconstruction intérieure après un traumatisme ou le fractionnement de la personnalité,
  • le protocole d’activation inconsciente pour faire cesser des comportements compulsifs, des addictions, etc.,
  • le protocole de régression en âge pour s’occuper à la racine d’un traumatisme passé qui ressort encore dans la vie du patient.

Dans le même ordre d’idées, la nouvelle hypnose francophone introduit des métaphores élaborées intégrant un discours hypnotique très technique. À titre d’exemple :

« Ainsi, ce jour-là, juste en revenant de chez l’Ancien de sa tribu chez qui il devait apprendre la magie, mais qui n’avait toujours rien de nouveau, notre lutin rouspétait pour lui-même : « bon sang ! Il n’y a moyen de rien faire ici ! Si on veut apprendre et repousser la routine… il faut des potions, un grimoire… et tout ça, il faut l’acheter… et en plus elles sont préhistoriques, complètement dépassées, ses recettes ! Et il voudrait qu’on l’imite ? s’écria-t-il un peu fort… Pour qui se prend-il !? J’en ai assez, moi, de l’Ancien : je veux créer les charmes du futur… Moi, ce que je veux, c’est avoir une vie hors du commun, extraordinaire ! »

Voyez les suggestions cachées : « Juste apprendre de nouveaux moyens de faire… Repousser la lâcheté… et dépasser ses limites… Pour créer les charmes du futur et avoir une vie extraordinaire ».

Autre exemple, avec une séance qui a lieu un samedi :

« Alors… la sensation de légèreté bienfaisante envahit à nouveau notre lutin inventeur… qui prend tout à coup conscience qu’il y a comme une aura autour de lui… Comme un changement physique aussi : ses deux pieds ne touchent plus le sol et des deux mains, il tient une courte baguette magique… Il regarde l’être et les elfes… Mais, où sont passées les fées ?… “ C’est positif ”, dit un elfe à l’entité. “ Il a réussi et il peut en être fier ”, fait un autre. “ Quelle belle aura ! ” lance un troisième… “ C’était le lieu et l’heure, répond l’être… Il est prêt à rentrer maintenant ”… Notre lutin ne sait plus trop bien où il est… Son esprit est limpide, et il n’est pas habitué… Alors, l’un des elfes dit : “ Ramenons-le chez lui ! Nous y serons en quelques heures maximum et pourrions voir la joie de sa famille à son retour ”. Les autres répondent avec enchantement de leur accord. Le lutin remercie l’être et jette un dernier regard à cette forêt magique qu’il gardera toujours au fond de son cœur. »

Les suggestions cachées seront ici : « Il y aura un changement dès demain… ou l’effet positif aura lieu maintenant… ou lundi maximum… Remercie. »

Ainsi, la nouvelle hypnose semble bien aujourd’hui la forme d’hypnose la plus complète. Elle est dissociante, c’est-à-dire qu’elle immerge le patient dans son inconscient, laissant le soin au thérapeute de remettre de l’harmonie dans ses automatismes psychiques et émotionnels.

C’est la forme d’hypnose la plus pratiquée actuellement en Europe.

Exemple d’induction hypnotique en hypnose humaniste

Apparue en 2000, l’hypnose humaniste est de plus en plus répandue parmi les praticiens. Elle se présente d’abord comme une sorte de philosophie personnelle de vie, mais les idées et les techniques en ont depuis été formalisées. Vous pourrez lire les ouvrages L’Hypnose humaniste pour les nuls (First) ou L’Hypnose humaniste (Courrier du Livre) pour en connaître l’histoire et les bases. Le développement personnel centré sur l’individu ne suffisant pas à certains patients, il fallait mettre en œuvre une pratique plus orientée vers un développement humain et collectif, dans ses dimensions sociales, spirituelles et écologiques. Après une nouvelle hypnose focalisée sur la personne et son confort de vie, l’hypnose humaniste est arrivée pour prendre en compte l’être humain bien plus largement.

Aucune manipulation dans l’hypnose humaniste. Ni suggestions ni techniques dissimulées. L’hypnothérapeute agit comme un guide pour le patient afin d’atteindre un état de conscience modifiée, et c’est le patient lui-même qui est son propre thérapeute. Il ne « dort » pas, il reste maître de son état de conscience. On peut voir l’hypnose humaniste comme la suite logique de la nouvelle hypnose qui accordait toute sa place au patient et à sa parole : ici, la participation du patient est encore intensifiée. Mais l’hypnose humaniste utilise des procédés hypnotiques bien différents des autres formes d’hypnose, notamment lors de l’induction. En effet, qu’elle soit classique, éricksonienne ou nouvelle, l’induction accentue la séparation entre le conscient et l’inconscient pour vraiment séparer les deux. En hypnose humaniste, on va au contraire rassembler le conscient et l’inconscient afin de réunifier pleinement la personne, on va éveiller le patient en utilisant les mêmes techniques de modification de conscience, mais à l’envers. Le patient se retrouve alors dans un état de conscience non pas modifié, mais « extra-ordinaire », dans le sens d’au-dessus de « ordinaire ». Il se sent bien, il est pleinement conscient, il est dans un état de conscience augmentée. Inutile de le sortir de sa transe puisqu’il bénéficie de l’usage de tous ses sens. C’est donc le conscient et l’inconscient qui vont travailler ensemble, main dans la main, pour faire surgir les dysfonctionnements du psychisme, de la vie du patient, et pour pouvoir agir dessus. Si dans les autres pratiques de l’hypnose on cherchait à focaliser l’attention et à absorber la conscience, ici on recherche au contraire l’expansion de conscience et l’ouverture de l’esprit. Cette unité du corps et de l’esprit permet une redécouverte des potentialités de l’humain. Cette « hyperconscience » permet à l’individu de dépasser son individualité et de se reconnecter à une conscience plus universelle.

La sortie de transe n’est pas nécessaire, car ce qui la rend nécessaire dans le cas d’une séance d’hypnose autre qu’humaniste, c’est l’inconscience dans laquelle est plongé le patient, qu’il faut alors « réveiller ». Quelqu’un en pleine transe hypnotique ne peut pas mener ses activités normales (discuter, conduire…). Ainsi, l’hypnothérapeute humaniste part du principe que si l’on applique les techniques de sortie de transe à un patient déjà en état d’éveil, il peut se passer d’étonnants phénomènes… En effet, le patient voit son état de conscience modifié, comme s’il entrait en transe hypnotique, mais dans la direction opposée ! La transe hypnotique est une « plongée », un « sommeil », et la transe hypnotique humaniste est une « élévation », un « mega-éveil » : et le patient prend conscience, littéralement.

Ainsi que le précisait l’auteur, il n’y a pas de sortie de transe avec l’hypnose humaniste. Ce qui correspond à la transe hypnotique en hypnose humaniste est donc cet état de conscience augmentée, qui s’estompe progressivement après la séance. Le patient en garde un souvenir presque physique, il n’oublie pas ce qu’il a vécu.

On pourrait se demander si l’hypnose humaniste pourrait être utilisée comme technique d’éveil en général, mais il faut rester dans le cadre thérapeutique : au même titre que l’hypnose ordinaire permet d’apporter des suggestions thérapeutiques au patient en état de conscience modifiée, dans le but de se soigner, l’hypnose humaniste, par l’état de conscience augmentée qu’elle apporte, ouvre la porte au patient à ses facultés psychophysiologiques pour aller mieux.

On voit bien la différence de procédé entre les deux hypnoses. L’hypnose classique et ses dérivées donnent la place prépondérante à l’hypnothérapeute. C’est lui qui induit la séance, puis c’est lui qui travaille dans l’inconscient du patient. Il cherche, fouille, c’est lui qui est actif. Le patient n’a qu’un rôle passif, celui de laisser faire. Ceci explique la technicité de l’hypnose : le thérapeute doit avoir à sa disposition tout un arsenal de techniques affûtées et de langage spécifique. Au final, le patient ne doit son mieux-être qu’au seul thérapeute.

Au contraire, l’hypnothérapeute humaniste n’endort pas le patient et lui demande une collaboration active. C’est ce dernier, en état de veille augmentée et guidé par le thérapeute, qui travaille. Son mieux-être à la fin de la séance, il ne le doit qu’à lui. Mieux encore, comme il reste « présent » lors de la séance, il se souvient de tout, il comprend les processus qui s’opèrent, et il peut donc ainsi prévenir les rechutes. Il est autonome.

L’hypnose humaniste, de par l’état de conscience augmentée qu’elle induit, peut même conduire à des expériences de « rêves éveillés » dans lesquels le sujet dort, sait qu’il dort et rêve, et parvient à maîtriser ses rêves pour les arranger comme il veut. Le sujet de l’hypnose humaniste prend un réel pouvoir sur le fonctionnement de son corps et de son esprit… L’auteur rappelle que Freud considérait les rêves comme la « voie royale de la connaissance de soi, aussi l’hypnose humaniste, au-delà de son objectif thérapeutique, pourrait-elle être le moyen le plus adéquat pour connaître l’homme et la vie. Elle transcenderait ainsi les religions, les cultures et les sciences, ce que l’auteur appelle dans ses livres une « philosophie de vie » (cf. ses ouvrages Hypnose, les Hypnopoches, et Créateurs de réalité). Cette philosophie de vie est la base du travail de l’hypnothérapeute humaniste, sans qu’il la détaille au patient ou qu’il cherche à le convaincre de sa méthode. À moins que le patient ait certaines notions techniques de l’hypnose, il ne sait pas quelle forme d’hypnose lui est appliquée : il reçoit une induction hypnotique puis une séance d’hypnose, mais le praticien ne lui expose pas ses méthodes. Certains patients vivront la séance comme une expérience surnaturelle, d’autres comme une thérapie très rationnelle. Ce qui compte, c’est le résultat : le mieux-être du patient.

Venons-en maintenant à un exemple d’induction en hypnose humaniste, avec, dans l’ordre, une ouverture de conscience, puis une expansion de conscience, et enfin une unification. Encore une fois, il ne s’agit que d’un exemple parmi d’autres, car l’hypnose humaniste est interactive, donc dépend du patient, elle est spontanée et s’appuie donc sur l’intuition et les réactions du thérapeute au comportement du patient. Elle est globalement « imprévisible ».

Concernant le patient, il bouge beaucoup lors d’une séance (contrairement aux séances d’hypnoses précédemment citées), ce qu’on ne peut pas retranscrire dans un texte ni même dans un enregistrement MP3.

Ouverture :

« Allez… installez-vous confortablement… fermez les yeux et sentez votre corps reposer tranquillement… Vous sentez le poids de votre corps ?… Et votre respiration… Voilà, je vous propose de prêter attention aux petites choses qui passent habituellement inaperçues… Ne dit-on pas que les petites choses font les grandes ?… Alors, écoutez… Il y a les bruits de la maison, bien sûr… et vous pouvez peut-être même arriver à entendre votre propre respiration… Cela fait ça, parfois, quand on s’endort ou quand on est bien détendu, on entend la respiration… Tranquille… Et le cœur bat, fort et régulier… La vie circule en vous… La vie circule partout… Et on dit parfois que tout ce qui est en vous, eh bien c’est comme un reflet… le miroir du monde du dehors… Un monde vaste et prodigieux. Peut-être aussi que le monde du dehors est aussi le reflet, de ce qui est en vous ?… Finalement, c’est un peu la même chose, non ? Tout est relié… Alors, on va faire deux choses, si vous le voulez bien, l’une après l’autre, ou en même temps, je ne sais pas… D’abord, laissez votre esprit voyager dans le monde du dehors… Voyez-le au travers de vos paupières fermées… Vous savez qu’il est là… Tout un monde qui vibre et s’agite… Il y a vous, ici… et tellement d’autres gens, partout… dans la (maison, résidence) et dans les rues aussi… Vous pouvez comme les voir tous, vivre et s’occuper, inconscients les uns des autres… Et tout le quartier est ainsi… toute la ville… Tellement de gens, autant d’âmes occupées, chacune avec ses préoccupations et ses sentiments, ses idées… Et c’est comme une vaste circulation… de tout ça… Quelque chose qui dépasse de loin les frontières de la ville… De ville en ville… Par voiture, train, avion, bateau… les distances s’amenuisent… En quelques heures, vous traversez le pays… vous êtes déjà sur un autre continent… Petit monde… Et vous êtes là, posé sur le dos de notre petite planète. Vous pouvez imaginer tous ces gens remplir le monde, de leurs vies, de leurs activités… et reposer tranquille… juste là, assis sur le dos du monde… petite boule vibrante… vivante… Drôle d’impression… comme si vous pouvez sentir presque l’arrondi de cette petite boule… c’est tout rond !… Flottant dans l’espace immense, infini… Petite planète, au milieu de sa famille à elle… Petite famille, au milieu de l’espace… étoilé… Et vous flottez là, en toute sécurité… posé sur cette petite boule flottante… et tout l’espace, autour, au-dessus et au-dessous de vous… Partout !… Partout… »

Phase d’expansion-connexion :

« Vous sentez ?… Votre esprit emplit cet univers… Vous le sentez ?… C’est cela qui fait que vous savez… que vous savez qu’il y a tout ça… les étoiles… d’autres vies, peut-être, ailleurs… Votre pensée irradie de vous, c’est un soleil… Peut-être plus que la pensée, c’est vous, oui… Vous… Partout… Comment savoir que la petite planète est toute ronde ? Parce que votre esprit en fait le tour… il est proche et loin à la fois… Il est déjà au creux des lointaines étoiles… Vous voulez que je vous dise un secret… Je crois bien que votre esprit n’a pas besoin de voyager… Il est déjà partout !… À la fois… Partout… La Vie… en vous, déjà… partout… et depuis toujours… Cela circule, oui. Cela circule… C’est en vous, et c’est aussi en moi et en la Terre… en les autres et dans les étoiles… au cœur des soleils et jusqu’au cœur aussi de toutes vos cellules… Vous savez, il y a du fer dans votre sang… mais il n’y avait pas de fer dans l’univers, tout au début des temps : ce sont les étoiles qui l’ont fabriqué… c’est vrai !… Et vous l’avez maintenant qui circule dans vos veines… Vous êtes fait de la même matière que l’univers !… Et vos cellules contiennent la même eau que les premiers océans qui emplirent le monde… La même eau. Vous pensez à cela ?… C’est formidable !… C’est prodigieux… Tout est relié… Vous êtes tout… et Tout est vous… La Vie émane de vous et elle vous fait, en même temps… Vous pouvez toucher du bout des doigts les frontières de l’univers… »

Phase d’unification :

« Et voilà l’autre chose que je voulais vous proposer : votre conscience est comme un phare, capable d’illuminer la nuit la plus profonde… Elle voit au bout des temps, même la plus lointaine étoile… Tournez-la vers vous, oui ! Tournez-la vers vous… Comme si votre esprit plonge maintenant en vous… C’est une aspiration profonde… puissante… Un vortex !… Et vous plongez… loin… profond en vous… et l’univers s’ouvre !… Comme si votre corps lui-même se retourne comme on retourne un gant – je sais, c’est une curieuse image – c’est la puissance d’aspiration de votre esprit qui plonge en vous qui fait cela… il retourne et entraîne tout… et cet univers-là est sans limites, aucune… sans limites… vos bras s’étendent sans plus rien atteindre… Pure énergie !… Vous entrez au sanctuaire indescriptible où tout a été créé… la Source de tout, de toutes choses… et de vous aussi… et les frontières mêmes de ce que vous pensiez être “ vous ” se fondent au Tout… sentiment terrible et délicieux, effrayant et inexorable… car vous savez que vous venez de là… Quelque chose l’a toujours su… C’est l’univers de vos rêves, le souvenir de la Matrice originelle… Oui, la Source de tout… »

Ensuite vient la séance thérapeutique.

Tout le monde peut pratiquer les inductions humanistes, tout le monde peut en profiter. C’est juste une manière différente de travailler sur soi, de se soigner, au moyen de l’hypnose. Par la synchronisation, le thérapeute adapte le discours de son induction hypnotique inversée au patient, à son histoire et à son caractère. La décompensation a moins de chances de se produire chez un patient psychotique avec une induction hypnotique humaniste grâce à la « réunification » qu’elle opère – contrairement à ce qui se produit en hypnose sous une autre forme, qui dissocie bien le conscient de l’inconscient. Les personnes fragiles sur le plan psychologique auront donc tout intérêt à se tourner vers l’hypnose humaniste. À part cela, les indications sont les mêmes que pour les autres hypnoses – problématiques existentielles, traumatismes passés, dépression, crises d’angoisse, soutien psychologique pour certaines pathologies comme le cancer…

L’auteur propose ici un exemple personnel d’induction hypnotique humaniste en version audio.

(texte et musique d’Olivier Lockert)

Exemple d’induction en autohypnose

Dans l’autohypnose, nul recours à un hypnothérapeute pour entrer en état modifié de conscience. On s’applique à soi-même les techniques habituelles des différentes formes de l’hypnose. Cela peut sembler difficile dans un premier temps, puisqu’une fois en transe, on n’a plus personne pour énoncer les suggestions hypnotiques ! On compte alors sur la notion d’intention. Mais on admet aussi que la personne reste un minimum consciente pendant la transe, afin de s’administrer les suggestions et ainsi donner les directives à son inconscient. La transe ne sera donc pas vraiment profonde.

Quoi qu’il en soit, on comprend que les techniques de langage à la Erickson sont exclues de l’autohypnose : comment créer soi-même de la confusion, du double-lien ou toute autre technique rusée à soi-même ? On ne peut pas non plus compter sur le signaling, ce mouvement inconscient qui exprime le travail intérieur puisqu’il n’y a personne pour le remarquer, ou parce qu’il est facile de simuler ou de le déclencher soi-même. Pour cette raison, l’auteur estime qu’il est plus efficace de choisir une forme d’hypnose à deux, dans laquelle le thérapeute observe et guide, n’est pas embarqué dans les illusions inconscientes du patient, et peut voir ce que le patient ne voit pas : mettre le doigt sur une problématique (cercle vicieux, blocage…) dont n’a pas conscience le patient.

Malgré tout, l’autohypnose reste valable dans bien des cas, surtout dans le domaine du développement personnel. Elle accompagne également très bien une hypnothérapie avec praticien, comme soutien et révision du travail fait en cabinet.

L’auteur nous invite donc à découvrir un exemple d’induction hypnotique, une adaptation de l’induction d’hypnose classique du « crâne de cristal ». Étant plus proprement un hypnothérapeute humaniste, il oriente légèrement cette auto-induction dans ce sens, mais n’importe qui peut se l’appliquer n’importe quand.

L’auteur donne quelques conseils préalables : inutile de parler à voix haute bien sûr, se dire « tu » ou « vous » afin de se dissocier autant que possible, éventuellement enregistrer le texte, lu sa manière propre, adapté à soi-même, mais en respectant la syntaxe hypnotique (la tournure des phrases).

« Bon… installe-toi au mieux… respire tranquillement… OK, ferme les yeux et imagine qu’il y a

un point sensible posé sur ton front, entre les deux yeux, et juste un peu plus haut sur le front… C’est un point coloré peut-être [ex. : “ bleu ”]… C’est vivant… ça bouge, ça vibre… Tu remarques que tes yeux sont attirés par la lumière colorée, n’est-ce pas ? Les globes oculaires convergent vers la lumière bleue… Garde la tête bien droite, à l’horizontale. La lumière va monter un peu plus haut sur le front et les yeux vont la suivre… La lumière monte très doucement sur le front, tu peux quasiment la sentir… la sentir vraiment… Et cela contracte certains muscles du visage… et les yeux, bien sûr… La tête a tendance à vouloir basculer vers l’arrière, retiens-la… Tu lalaisses juste osciller… Tu peux croire qu’elle va osciller de plus en plus et que cela pourrait se voir, de dehors, mais en vrai, le mouvement est imperceptible – c’est vrai – et c’est curieux de

savoir cela : tu sens que cela bouge de plus en plus, et en même temps tu sais que quelqu’un qui te verrait, là maintenant, ne verrait rien du tout, juste que tu parais plus contracté que d’habitude… On a parfois une drôle de tête quand on entre en transe… Cela peut te faire sourire, intérieurement… Et la lumière va s’éloigner très doucement du front… Tu ne la sentais plus vraiment, n’est-ce pas ?… Parce qu’elle s’éloigne… et c’est normal : suis-là !… Elle monte… Elle monte… Haut devant toi… Garde la tête bien droite et laisse tes yeux la suivre… Et le noir de derrière les paupières peut devenir plus lumineux, étrangement… Cela brille comme des flashs, au coin des yeux ou devant les yeux… Parfois, on dirait qu’on a comme des yeux, phosphorescents, qui nous regardent de très près, juste en face de nos yeux à nous… ça fait bouger les globes oculaires… Alors, tu vas faire deux choses : d’abord, tu suis la lumière, aussi loin qu’elle t’emmène… La tête bascule de plus en plus fortement vers l’arrière : commence à la laisser faire… et désire que la main droite [ou gauche] s’envole à la suite de la lumière… Ce n’est pas vraiment que la main est accrochée à la lumière, je ne sais pas, c’est plutôt comme si la force de la lumière redescend en toi – cela se sent dans le ventre, le plexus – et emporte la main… Pas besoin de rien faire… Juste désirer que la main se soulève et s’envole… Parfois, il faut la pousser un peu, pour qu’elle bouge plus vite… la décider à bouger, maintenant… et puis aussitôt la remercier d’un sourire intérieur, dès qu’elle commence… Voilà… c’est très bien… Alors, elle va se diriger à son rythme vers le visage… et tu n’as même pas besoin de t’en occuper… Car ton esprit peut s’envoler avec la lumière bleue, encore et toujours plus loin… Et tu sais pourquoi tu fais cette expérience d’hypnose… Alors, pas besoin d’en dire plus… Rien à penser… Tout se met en place… tout seul… Laisse juste faire… Laisse faire… et aies le désir de [l’objectif atteint]… Et quand la main va… toucher le visage… alors lâche tout !!… Laisse-toi aller… Peut-être l’esprit va s’envoler encore plus loin, plus haut ?… Et qu’y a-t-il, tout là-bas ?… Ou peut-être tu te sens plus aspiré en toi ?… Parfaitement conscient des bruits et du monde autour… ou peut-être plus du tout… cela n’a aucune importance… LAISSE FAIRE !… Aie confiance… Tu baignes dans des forces de vie que personne ne contrôle volontairement… LAISSE FAIRE… et profite… Souris intérieurement et remercie déjà la vie pour tout ce qu’elle va t’apporter de bon… »

Dès que vous sentez votre corps faire un mouvement, la main se lever pour toucher votre visage, laissez-vous aller. Vous aurez probablement l’impression d’être encore conscient, mais attendez. Cela peut durer deux minutes, ou trente minutes. Quand vous ressentirez l’envie de bouger, respirez, gardez les yeux fermés, retrouvez vos repères dans la pièce, remerciez votre esprit profond, puis ouvrez les yeux.

Les effets d’une séance d’autohypnose sont à attendre sur le plan de la vie quotidienne : des changements se produisent. L’autohypnose est tout à fait sûre, vous ne courez aucun risque – sauf celui de ne pas travailler les vrais problèmes, par peur de voir la vérité ou par paresse, par complaisance ou par inconscience. Ou encore parce que les croyances limitantes ne sont pas prises en compte. Un thérapeute saurait toutefois vous orienter dans la bonne direction. Mais l’autohypnose reste malgré tout un excellent outil de bien-être, de santé et de connaissance de soi. N’hésitez pas à la pratiquer !

Exemple d auto hypnose en video

Source doctossimo

Pascal Brouard, hypnothérapeute à Paris

Perdre du poids, en finir avec la cigarette et les stupéfiants, dormir mieux, soulager des douleurs diverses… ce sont autant de raisons qui conduisent de nombreuses personnes à se rendre dans mon cabinet de thérapie par l hypnose a paris au 104 rue Oberkampf, 0241878721.

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