L’hypnose est particulièrement adaptée pour le traitement des phobies car le fonctionnement de la phobie fait penser au fonctionnement de l’hypnose. Dans l’un de ses spectacles, le canadien Mesmer demande aux personnes sur scène, alors qu’ils sont sous hypnose, de danser le french cancan dès qu’ils entendront la musique.
Quelques dizaines de minutes plus tard, à l’entracte, la musique retentit et les personnes se mettent à danser sans pouvoir s’arrêter. Si on leur demande pourquoi ils dansent, souvent ils sont capables de s’en souvenir « parce qu’on me l’a demandé » mais ils ne peuvent pas s’empêcher d’arrêter.
Ce genre de phénomènes ludiques intervient bien évidemment dans un contexte bienveillant et si les danseurs avaient vraiment besoin d’arrêter ils pourraient le faire. Mais cela permet de comprendre un peu le fonctionnement de l’automatisme psychologique : mis en lumière par le philosophe et médecin parisien Pierre Janet (voir article) à la fin du XIXe siècle, l’automatisme psychologique est la capacité pour le corps, de manifester une idée indépendamment de la volonté.
Dans la phobie, c’est un peu la même chose. Si vous avez peur des araignées par exemple, vous avez déjà du entendre des centaines de fois cette phrase qui se veut rassurante « Ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse ». Pourtant, c’est plus fort que vous, aucun élément rationnel ne vient contrecarrer les élans de votre corps : tétanie, angoisse, tremblements, accélération du rythme cardiaque, etc.
De l’extérieur, les phobies semblent souvent risible, untel a peur des oiseaux, un autre des poissons, un autre de l’eau ou de la foule ou encore des ascenseurs. Pourtant, pour la personne qui la vit, la phobie n’a absolument rien d’amusant. Elle est source d’angoisse et d’isolement. Elle handicape dans la vie de tous les jours les résolutions des tâches les plus simples.
Les gens qui ne souffrent pas de phobies ont du mal à comprendre pourquoi les gens qui en souffrent ne semblent pas capable de surmonter leurs terreurs. Ils ne comprennent pas que la phobie agit un peu comme une suggestion dans un spectacle d’hypnose : elle s’impose à notre corps de l’extérieur, elle est une réaction physique et émotionnelle qui a peu à voir avec la raison.
Cependant, à la différence d’une suggestion qui va être donnée dans un spectacle, et qui est temporaire, la phobie est elle, bien enracinée en vous. Elle affecte souvent des pans entiers de votre existence et participe à un certain équilibre de votre psyché.
Avant de m’installer comme hypnothérapeute en 1996, j’ai officié en tant que psychanalyste pendant vingt ans, ce qui me permet de très vite identifier la construction psychologique particulière qui se cache derrière votre phobie. Ainsi, j’adapte ma méthode en fonction de vous.
Ma méthode repose sur le chaos. Je ne cherche pas à vous dire « Maintenant vous n’avez plus peur de ceci ou de cela » car ce serait une suggestion. Sur le coup, vous pourriez ressentir qu’effectivement, votre phobie a disparu. Mais elle pourrait revenir. J’utilise l’hypnose pour apporter du chaos dans le rapport que vous entretenez avec l’objet de votre phobie. Ainsi, ce n’est pas moi qui vous dit comment vous comporter vis-à-vis de cette chose. Je cherche en quelques sortes à « réinitialiser » les connexions qui se font dans votre cerveau vis-à-vis de cette chose. Grâce au chaos, vous pouvez faire fi du passif de votre relation et regarder les choses sous un jour nouveau.
Par exemple, si vous avez peur des ascenseurs, votre peur n’est pas nécessairement ni toujours infondée. Il peut y avoir des ascenseurs dangereux. Si je vous donnais une suggestion pour que vous n’ayez plus peur des ascenseurs, cela pourrait se révéler néfaste pour vous en vous masquant la dangerosité de certains ascenseurs. En apportant du chaos, j’invite le consultant à renouveler son rapport à lui-même, en suscitant des changements beaucoup plus profonds, écologiques et durable que via la suggestion.
Vous pouvez voir ici le témoignage de quelqu’un qui m’a consulté pour de l’émétophobie sociale :